Siri

Siri

Mercredi 1er juillet 2009 à 23:06



Les ciseaux et leur père


Le petit est malade, le petit va mourir. Lui qui nous a
donné la vue, qui a enfermé les obscurités dans les forêts
de sapins, qui séchait les rues après l'orage. Il avait,
il avait un estomac complaisant, il portait le plus doux
climat dans ses os et faisait l'amour avec les clochers.
Le petit est malade, le petit va mourir. Il tient
maintenant le monde par un bout et l'oiseau par les
plumes que la nuit lui rapporte. On lui mettra une
grande robe, une robe sur moyen panier, fond d'or,
brodée avec l'or de couleur, une mentonnière avec des
glands de bienveillance et des confettis dans les cheveux.
Les nuages annoncent qu'il n'en a plus que pour deux
heures. A la fenêtre, une aiguille à l'air enregistre les
tremblements et les écarts de son agonie. Dans leurs
cachettes de dentelle sucrée, les pyramides se font de
grandes révérences et les chiens se cachent dans les rébus
- les majestés n'aiment pas qu'on les voie pleurer. Et
le paratonnerre ? Où est monseigneur le paratonnerre ?
Il était bon. Il était doux. Il n'a jamais fouetté le
vent, ni écrasé la boue sans nécessité. Il ne s'est jamais
enfermé dans une inondation. Il va mourir. Ce n'est
donc rien du tout d'être petit ?
 

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://siri.cowblog.fr/trackback/2869595

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast